Pourquoi Sea Shepherd utilise-t-il une image de Jolly Roger pour son logo ? Hormis le fait que tout le monde trouve les pirates cools et adorent le drapeau Sea Shepherd, il y a une vraie raison à ce choix de pavillon noir. Dans cet article découvrez ce qu’est vraiment Sea Shepherd et pourquoi Paul Watson a choisi ce logo.
Origine de Sea Shepherd ?
Co-fondateur de Greenpeace, le capitaine Paul Watson, a créé Sea Shepherd en 1977 à Vancouver, au Canada, dans le but de protéger et de conserver toutes les espèces aquatiques. La traduction de Sea Shepherd en français serait « Berger de la Mer« . Ce terme fait référence au fait que l’organisation lutte contre les braconniers pour protéger les mers, comme un berger le ferait avec des loups.
Aujourd’hui, le mouvement compte des organisations autonomes dans plus de 20 pays, qui collaborent à des projets d’action directe dans le monde entier, de vrais pirates des mers. Avec une flotte de nombreux navires, Sea Shepherd est parfois controversé pour leurs actions directes jugées parfois violentes. Paul Watson affirme même que l’association Sea Shepherd a déjà coulé une dizaine de navires braconniers, déclarant Sea Shepherd comme un groupe de justicier des mers.
Pour illustrer tout ça voici une superbe chanson de Tryo rendant hommage à Sea Shepherd et l’écologiste Paul Watson
Voyons maintenant l’origine du Sea Shepherd logo.
Pourquoi le logo Sea Shepherd est un Jolly Roger ?
Chaque pirate historique avait son propre drapeau. Les coutelas croisés blanc sur noir sous le crâne identifiaient le capitaine Jack Rackham, par exemple. À l’origine, leurs pavillons étaient sur fond rouge, utilisé par les pirates ou les corsaires français, ainsi appelé « joli rouge », ce qui signifie « le joli rouge ». Ce nom a été anglicisé en « jolly roger« , malgré le changement des couleurs, passant d’un pavillon rouge au pavillon noir et blanc.
Lors des débuts de l’organisation, les détracteurs ont commencé à qualifier Sea Shepherd de « pirates » dans le but de les diaboliser. Trouvant cela amusant, Paul Watson, aurait répondu : « Si vous voulez que nous soyons des pirates, eh bien, nous serons des pirates ».
L’artiste Geert Vons et Paul Watson ont donc conçu le logo Sea Shepherd s’inspirant du Jolly Roger. Il a été conçu de manière réfléchie pour transmettre leur message.
Signification du logo de Sea Shepherd
- Le fond noir représente la transformation de la vie en néant ou en extinction.
- Le crâne humain indique que nous, les humains, sommes la cause des extinctions massives qui se produisent actuellement.
- Sur le front du crâne se trouve une représentation yin/yang d’un dauphin et d’une baleine. Le yin et le yang expriment leur objectif d’équilibre écologique et l’harmonie de l’interdépendance. Le dauphin et la baleine représentent les esprits dans les eaux et la clé de cet équilibre écologique entre les espèces qui le maintiennent.
- Sous le crâne se trouvent le bâton de berger croisé avec un trident. La houlette du berger représente le fait que Sea Shepherd est un protecteur et de défenseur. Le trident quant à lui symbolise une action plus agressive, mais croisé avec la crosse, il signifie la non-violence agressive.
- Le petit dauphin sur le trident signifie que leurs efforts sont dirigés au nom de leurs clients : les citoyens de la mer.
Sea Shepherd, les pirates des temps modernes ?
En 2012, un juge fédéral américain a déclaré que les Sea Shepherd étaient des pirates. Cependant, il ne les a pas accusés d’un crime et n’a pas présenté de dossier pour leur arrestation. Il les a qualifiés de pirates pour justifier l’octroi d’une injonction à une flotte baleinière japonaise. La même flotte que la cour fédérale australienne a condamnée pour chasse de baleines illégale. Une accusation sans fondement. Pourtant, ce que cela signifiait, c’est que, selon ce juge, Sea Shepherd avait gagné le droit de se faire appeler de véritables pirates de bonne foi. Le juge a simplement pris parti pour les pirates qu’il préférait.
Cette accusation les place au même rang que des pirates et corsaires légendaires comme Heny Every, Jean Lafitte, Sir Francis Drake, Bartholomew Roberts, Sir Henry Morgan, Robert Sourcouf, Emmanuel Wynne, Edward Teach, Jack Rackham, Anne Bonny et Mary Reid.
À première vue, certains de ces hommes et de ces femmes peuvent sembler être de méchants voleurs et tueurs. Mais en grattant la surface, on découvre une histoire plus complexe.
Certains de ces pirates ont été anoblis par la couronne britannique. Robert Sourcouf a reçu la Légion d’honneur de Napoléon Bonaparte. John Paul Jones était un pirate et un traître à la couronne britannique, mais il est devenu un héros pour les Américains en tant que fondateur de l’United States Navy. Il est également l’homme qui a créé la marine russe pour le compte de Catherine la Grande. Quant à Paul Watson, il a reçu le prix Amazon Peace.
Les pirates font avancer les choses. Ils passent outre la paperasserie et agissent.
Et bien sûr, un pirate est un pirate selon le point de vue de ses accusateurs. Tout comme les Britanniques ont condamné Jones comme pirate, les Espagnols ont condamné Drake, Morgan et Raleigh comme pirates. Cependant, l’or que les pirates britanniques ont pris était simplement de l’or que les conquistadores avaient pillé aux Aztèques et aux Incas.
Les pirates des Caraïbes ne faisaient que voler l’or des pirates espagnols qui l’avaient volé aux peuples du Mexique et du Pérou. Voler les Dons n’était pas un vol, mais plutôt une redistribution de la richesse acquise illégalement.
Les pirates des 17e et 18e siècles étaient des hommes et des femmes très en avance sur leur temps à bien des égards. À cette époque, le marin moyen n’était rien de plus qu’un esclave superflu, que l’on pouvait fouetter selon le bon vouloir de ses officiers. Ils avaient très peu de droits et étaient soumis à la clémence ou plutôt à l’absence de clémence de leurs maîtres.
Sur un bateau pirate, l’équipage votait pour ses capitaines. Les capitaines et les officiers pouvaient être remis en question et destitués par un vote majoritaire de personnes de toutes races travaillant ensemble dans un système démocratique. En fait, les sociétés de boucaniers ont été les premières à accorder le droit de vote aux femmes, aux non propriétaires terriens et aux personnes de couleur.
Edward Teach plus connu sous le nom de Barbe Noire attaquait les esclavagistes et libérait les captifs. Il leur donnait le choix d’être mis à terre ou de servir dans son équipage. Si un homme noir choisissait de faire partie de l’équipage, il pouvait gravir les échelons jusqu’à devenir capitaine, en se basant uniquement sur ses compétences et ses capacités.
Chez les pirates, il n’y avait pas d’esclaves, pas de système de classes oppressives, pas de racisme, de sexisme ou de bigoterie institutionnalisés.
Des femmes comme Anne Bonny et Mary Reid naviguaient et combattaient avec les hommes sur un pied d’égalité. Anne Bonny a fait remarquer, lorsqu’on lui a demandé si elle était préoccupée par le fait que la peine pour la piraterie était la pendaison, « Et Dieu merci pour cela, sinon tous les fous et les lâches seraient des pirates ».
Le pirate des uns est le héros des autres.
À une époque où de jeunes garçons étaient pendus pour avoir volé du pain à Londres, les récompenses de la piraterie étaient bien plus importantes pour un risque égal.
Ce que la piraterie représentait alors était la liberté. La liberté de la tyrannie d’une société de classe. La liberté de la flagellation, de l’humiliation et de la servitude. Ce sont des choses, à l’époque comme aujourd’hui, qui valent la peine de prendre des risques. Ainsi, les pirates étaient identifiés à la fois à la liberté, à l’amour et occupent toujours une place particulière dans l’imagination des enfants.
Sir Henry Morgan a démontré que la meilleure façon d’arrêter la piraterie est d’utiliser les pirates contre les pirates. L’histoire a montré qu’il y a de bons et de mauvais pirates, et qu’il faut de bons pirates pour arrêter les mauvais.
Et c’est ce que fait Sea Shepherd sur les océans aujourd’hui. Ce sont des pirates motivés par la compassion pour arrêter les pirates motivés par la cupidité. Ainsi, ils poursuivent et arrêtent les baleiniers hors-la-loi, les opérations de pêche pirates et autres activités illégales sur les animaux marins. En fait, Sea Shepherd est plus un mouvement de chasse aux pirates que des vrais pirates, mais cette distinction ne tient qu’aux yeux de leurs partisans ou de leurs détracteurs.
En 1814, le pirate Jean Lafitte a apporté son soutien au colonel Andrew Jackson lors de la défense de la Nouvelle-Orléans contre les Britanniques. Pendant la guerre civile américaine, les raiders confédérés, appelés pirates par l’Union ont anéanti les flottes baleinières yankees et ont contribué à sauver trois espèces de baleines de l’extinction : la baleine boréale, la baleine grise et la baleine à bosse.
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