Samuel Bellamy aussi connu sous le nom de Black Sam était l’un des pirates les plus prospères des Caraïbes durant l’âge d’or de la piraterie. Malheureusement le plus grand trésor de pirates de tous les temps a coulé avec lui il y a 300 ans.
La légende de Black Sam
Les habitants de Cape Cod, sur la côte atlantique au sud-est du Massachusetts, répètent encore cette histoire d’amour douloureuse. Il s’agit de Samuel Bellamy, un jeune homme incroyablement séduisant qui souhaitait épouser Maria Hallet, l’amour de sa vie. Les parents de cette dernière, en revanche, s’opposaient à ce qu’elle épouse un simple marin.
Samuel a donc dit à sa bien-aimée qu’il irait naviguer dans les Caraïbes et ne reviendrait qu’en homme riche. « Black Sam » Bellamy est alors devenu le pirate le plus prospère de tous les temps.
Il avait gagné une fortune immense en à peine un an et entreprit de retourner auprès de sa dulcinée, qui l’attendait toujours.
Mais son navire, le « Whydah« , est pris dans une violente tempête à quelques mètres à peine de la côte. Maria est informée de l’incident et se précipite sur le rivage. Elle assiste, impuissante, à la chute de son beau et riche petit ami dans les eaux tumultueuses de la marée, sous ses yeux. Samuel Bellamy coula avec son bateau et son immense trésor.
L’origine de Sam Bellamy
Samuel Bellamy est né le 23 février 1689, dans des circonstances modestes dans la paroisse de Hittisleigh, dans le Devonshire au sud de l’Angleterre, selon les archives historiques. Dès son plus jeune âge Samuel Bellamy s’engagea avec la Royal Navy et participa à de nombreuses batailles navales. Cette expérience fit de lui un excellent marin.
Bien qu’il n’y ait aucune trace historique à cela, on raconte qu’il serait parti vers le Nouveau Monde en quête de richesse, laissant femme et enfant en Angleterre
Les premiers pas de Samuel Bellamy dans le Nouveau Monde
En 1715, Bellamy se trouve à Cape Cod où il rencontre Maria Hallet de qui il tombe éternuement amoureux. Maria était aussi connue sous le nom de Sorcière de Wellfleet. Il est difficile de connaître avec certitude l’âge qu’elle avait, entre 16 et 25 ans selon les dire.
Malheureusement pour les deux amoureux, les parents de Maria n’approuvaient pas cette relation, voyant en Samuel Bellamy un simple marin fauché.
Motivé à devenir riche pour l’épouser, Black Sam partit avec quelques hommes et Palgraves Williams à la recherche du trésor de l’épave espagnole venant de s’échouée le long des côtes de la Floride.
Après son départ Maria Hallet appris qu’elle était enceinte de Bellamy. Elle donna naissance à leur fils et le cacha dans une grange.
Le bébé ne survit pas, elle fut alors accusée de meurtre sur l’enfant et emprisonné à l’ancienne prison de Barnstable. Pour l’anecdote, cette prison est la plus ancienne des États-Unis et serait aujourd’hui hantée par Maria. Après avoir purgé sa peine, Maria aurait été bannie de la ville, elle se réfugia à Eastham pour attendre son bien-aimé.
Début dans la piraterie avec Benjamin Hornigold avant de devenir capitaine
Après de nombreux échecs avec les épaves en Floride, Samuel Bellamy et son équipage décidèrent de rejoindre les Caraïbes pour devenir pirates. Sam s’engagea avec le chef des pirates de Nassau, Benjamin Hornigold en 1716 aux commandes du Marianne, la même année où le célèbre Edward « Barbe Noire » Teach a navigué avec lui en tant que second.
Hornigold en tant qu’ancien corsaire se refusait catégoriquement d’aborder les navires anglais, ce qui provoqua une mutinerie au sein de son équipage.
Les pirates du Marianne ont écarté Benjamin Hornigold et ses fidèles acolytes dont Edward Teach. Ils quittèrent le navire au cours de l’été 1716 et Samuel Bellamy est élu comme nouveau capitaine des 90 boucaniers restants.
Rapidement il devient le légendaire « Black Sam » en raison de ses longs cheveux noirs, qu’il portait lâchement tressés. Il était un capitaine pirate très doué grâce à son sens marin et à son expertise.
La ruée vers l’or de Black Sam avec la prise du Whydah
Le succès vient enfin à Samuel Bellamy, aux commandes de son propre équipage pirate et de son propre Jolly Roger à tête de mort, il capture un deuxième navire, le « Sultana ». Après l’accord de ses hommes, Black Sam transforma ce bateau en galère et en pris la barre pour nommé son fidèle ami Palsgrave Williams à la tête du Marianne. Durant cette période, il navigua aussi avec le célèbre Olivier Levasseur.
Au printemps1717, vient sa plus belle prise, après une poursuite furieuse de trois jours, les pirates montent à bord du rapide trois-mâts le « Whydah » et le prennent sous leur contrôle.
L’ancien navire négrier ultra moderne et très puissant avec ses 18 cannons, est alors transformé en navire amiral de Samuel Bellamy. À bord de ce navire anglais, d’énormes richesses provenant de la vente d’esclaves s’y trouvées, or, ivoire, indigo et bien plus encore.
Fidèle à sa réputation de Prince des Pirates et de sa générosité, Bellamy laissa le Sultana aux hommes du Whydah et leur capitaine Lawrence Prince. Lors de cet échange, il en profita pour équiper le Whydah de 28 cannons, ce qui fit de ce vaisseau une vraie machine de guerre.
Samuel Bellamy un capitaine pirate à part
Son équipage est composé de personnes venues du monde entier : Britanniques, Irlandais, Écossais, Gallois, anciens esclaves des colonies de l’époque et même des Suédois. En tant que capitaine élu, Black Bellamy dirige la petite flotte de navires qui s’est constituée au cours de plus de 53 pillages.
Des témoins affirment qu’à bord, une démocratie régnait en maître, les pirates ayant la possibilité non seulement de contester, mais aussi d’annuler les choix du capitaine.
Samuel Bellamy avait un leadership apprécié et savait motiver les troupes. Il se souciait de son équipage et même de ses prisonniers. C’était un capitaine pirate qui prônait les abordages sans violences.
Il n’est guère surprenant que les pirates se soient fièrement appelés « Robin Hood’s Men », Samuel Bellamy étant surnommé le Robin des Bois des Mers « Robin Hood of the Sea » ou « Prince des Pirates ».
Black Sam aurait prononcé cette phrase :
Ils nous condamnent, ces crapules, alors que la seule différence entre nous, c’est qu’ils volent les pauvres grâce à la loi, et que nous pillons les riches armés de notre seul courage
Les survivants de la grande tempête d’avril 1717 ont plus tard témoigné devant le tribunal que Bellamy n’a jamais attiré l’attention par la brutalité, même contre ses adversaires, et qu’il a toujours convaincu par son professionnalisme.
Une fin tragique pour le Prince des Pirates
Quelques mois après sa prise du Whydah et riche comme de nombreux pillages, Samuel Bellamy entreprit un retour vers Cape Cod pour retrouver Maria Hallet.
Cependant, une tempête catastrophique au printemps 1717 a écourté l’illustre carrière du « Robin des Bois des Mers ». Le « Whydah » s’échoue sur un banc de sable à seulement 150 mètres de la côte de Cape Cod la nuit du 26 avril 1717, bien trop chargé d’or, d’argent, de pierres précieuses, d’ivoire et d’indigo provenant de plus de 53 raids.
Le majestueux trois-mâts a chaviré, la grand-voile s’est brisée et la poupe s’est fracassée sous l’effet de vagues de dix mètres de haut. Le « Whydah » a coulé pour toujours au milieu de la tempête féroce, avec Black Sam Bellamy, son célèbre trésor et 146 matelots. Il marqua de son empreinte l’histoire de la piraterie.
Seuls deux hommes à bord, le charpentier du navire Thomas Davis et le timonier John Julian, ont survécu. Non loin, un autre navire de la flotte de Samuel Bellamy coula, laissant 7 autres survivants.
Si Davis et un autre pirate ont été acquitté dans le procès qui a suivi parce qu’ils ont pu affirmer de manière convaincante que la piraterie leur avait été imposée, l’indien Julian lui fut vendu comme esclave.
Les six autres pirates de l’équipage de Bellamy ont été tués à Boston le 15 novembre 1717. Le pirate Peter Hofer a déclaré lors de leur procès le 18 octobre 1717 que le butin à bord du « Whydah » était si important que « chaque homme devrait recevoir un sac de 50 livres ».
L’épave de Samuel Bellamy renferme un trésor inestimable
Selon le rescapé Hofer, il y avait 180 hommes à bord au moment du décompte et 50 livres pour chaque membre, soit 23 kg du magot chacun.
Selon Robert Cahill, de la Massachusetts Underwater Archaeology Authority (BUAR), le trésor vaut plus de 400 millions de dollars d’aujourd’hui. Cela en ferait le plus gros butin de pirate jamais découvert, selon les experts.
Ainsi, Black Sam Bellamy aurait eu plus de succès en une seule année que ses compagnons pirates nettement plus célèbres, Sir Francis Drake et Edward « Barbe Noire » Teach, réunis.
Découverte de l’épave de Black Sam par Barry Clifford
Une histoire pirate que Bill Clifford racontait sans cesse à son neveu Barry Clifford quand il était enfant. Le trésor, par contre, était toujours là, selon le récit de l’oncle à l’époque. Barry Clifford n’a pas pu chasser de ses pensées cette histoire pendant 30 ans, et surtout la rumeur de la richesse encore au fond de l’océan.
Une somme inestimable qui persuada le plongeur et aventurier Barry Clifford que la chasse à l’épave du « Whydah » en valait la peine. Il a donc fouillé dans les archives, en recherchant des cartes nautiques et des commentaires de témoins de l’époque.
Au cours de ce processus, il est tombé sur les notes du cartographe Cyprian Southack, qui avait été chargé par le gouvernement de l’époque de sécuriser le navire et tout ce qui se trouvait à bord, mais sans succès, selon les lettres.
Barry Clifford a donc tenté sa chance dans les eaux dangereuses près de Cape Cod, en revanche, grouillaient d’épaves, les experts estimant qu’il y en avait entre 3000 et 6000. Néanmoins, en juillet 1984, il a découvert l’épave du « Whydah » enfouie sous 4 m d’eau et 1.5 m de couche de sable.
En1985, Barry Clifford sorti de l’eau la cloche du Whydah avec l’inscription « The Whydah Gally 1716 ». On suivit de nombreux artefacts dont un canon bourré d’or, et de pierres précieuses.
Aujourd’hui encore, les travaux se poursuivent dans ces conditions difficiles. Entre-temps, Clifford fonda le « Whydah Pirate Museum » à West Yarmouth, Massachusetts, abritant plus de 200 000 reliques provenant de l’épave de Samuel Bellamy.
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